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Anoure, queue courte.

Les chiens présentent des caractéristiques morphologiques variées, notamment au niveau de la longueur de la queue qui dépend du nombre de vertèbres.                                     

La queue peut être totalement absente (anourie) ou présenter une longueur variable (brachyourie), par rapport à sa taille normale (machyourie).

 

 

 

 

 


                                                                 Photo : M.Comte.

 

La cause génétique de ce trait a été identifiée par une équipe anglaise chez le Pembroke Welsh Corgi, pour lequel le phénotype « queue courte » se transmet selon un mode autosomique dominant.

 

Il s’agit d’une mutation dans le gène T, facteur de transcription jouant un rôle important dans le développement du mésoderme, dans les étapes précoces du développement. La mutation responsable de ce phénotype est une substitution du nucléotide C189G dans le premier exon du gène T, qui a pour conséquence un changement d’acide aminé Ile63Met au niveau du domaine de liaison de la protéine T  à son ADN cible (Haworth et al., 2001).

Le mode de transmission a été décrit comme « létal » dominant, c’est-à-dire qu’un seul des deux allèles mutés suffit à être « queue courte », et que les embryons ayant les deux allèles mutés meurent très précocement in utero.

En 2008, Indrebo et al. ont été les premiers à observer des défauts anatomiques, tels qu’une atrésie anorectale, portés par deux chiots Pembroke Welsh Corgi   mort-nés , qui se sont révélés être homozygotes pour la mutation C189G du gène T  (Indrebo et al., 2008). Ainsi, cette étude montre qu’il y a une variation considérable de l’expression phénotypique de cette mutation, selon qu’elle est présente à l’état hétérozygote, se traduisant simplement par une queue raccourcie, ou à l’état homozygote, à l’origine de malformations congénitales létales.                                                                                  Ainsi, en théorie, l’accouplement de deux chiens queue courte devrait donner des portées plus restreintes.

Pour des raisons pratiques et/ou esthétiques, les queues des chiens sont parfois coupées (caudectomie) à la naissance. Cet usage, toléré en France, est interdit dans de nombreux pays en Europe et dans le monde. Les propriétaires doivent alors prouver que la queue courte est naturelle pour que les chiens puissent être inscrits au LOF et participer aux expositions internationales. Par ailleurs, l’intérêt pour les éleveurs est de connaître le génotype de leurs reproducteurs afin de repérer les porteurs pour éviter les mariages à risque. Ainsi, nous avons recherché la présence de cette mutation dans différentes races, ce qui a permis de mettre à disposition des éleveurs un test génétique de dépistage, permettant de connaître le statut génétique du chien pour la mutation C189G du gène T.

Dans ce travail, mené en collaboration avec une équipe finlandaise de l’Université d’Helsinki(Professeur Hannes Lohi), nous avons recherché si d’autres races présentant aussi le phénotype « queue courte » possédaient la même mutation de ce gène T. Pour ce faire, nous avons séquencé l’exon 1 du gène T dans 23 autres races présentant ce phénotype. Au total, nous avons analysé 360 chiens dont 156 possédaient une queue courte naturelle. La mutation C189G du gène T a été retrouvée chez les chiens « queue courte » de 17 races ; pour ces races, la corrélation entre la mutation et le phénotype était parfaite. Pour les 6 autres races, ni la mutation connue, ni d’autres mutations dans les régions codantes du gène T n’ont pu être identifiées, indiquant que pour toutes les races présentant ce phénotype, la cause génétique n’est pas équivalente. Ainsi, pour 17 races sur les 23 testées, le phénotype « queue courte » est bien dû à la mutation C189G du gène T. Ces 17 races sont : Berger australien, Berger de Croatie, Berger des Pyrénées, Berger de Savoie, Berger polonais, Bouvier australien, Braque du Bourbonnais, Chien d'eau espagnol, Chien de ferme suédois/danois, Chien d'ours de Carélie, Epagneul breton, Jack Russel Terrier, Mudi, Schipperke, Pinscher autrichien, Terrier brésilien et Vallhund suédois. Ces différentes races correspondent principalement à des chiens de berger et de chasse, suggérant alors une origine ancestrale de la mutation. Dans notre étude, aucun chien vivant ne présentait la mutation à l’état homozygote, confirmant ainsi le caractère létal de cette mutation à l’état homozygote. Pour les 6 autres races (Bouledogue anglais, Boston

 

Terrier, King Charles Spaniel, Parson Russel Terrier, Schnauzer miniature et Rottweiler), une autre cause génétique reste encore à déterminer.

Ces résultats ont donné lieu à une publication dans laquelle nous rapportons que la mutation C189G du gène T est responsable du phénotype queue courte dans 17 races sur les 23 étudiées (Hytonen, Grall et al., 2009). La seule mutation C189G du gène T est responsable aussi bien des phénotypes anoures que brachyoures. Cette variation de la longueur de la queue n’est pas encore expliquée. Ces recherches ont également abouti au développement d’un test génétique commercialisé par la société Antagène, localisée à Lyon.

 

Affilié à la Société Royale Saint-Hubert (FCI) & reconnu par le SPW. Bien-être animal.

N° d'agrément HK01500543.

     Elevage familial de Berger des Pyrénées à poil long.

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